Une CEA engagée pour l’autonomie des aînés
Conformément à sa volonté de proposer un véritable service public
alsacien, la Collectivité européenne d’Alsace multiplie les aides et services à
destination des personnes âgées. Présentation non-exhaustive.
Née officiellement le 1er janvier
dernier de la fusion des Conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin,
la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a hérité de leurs prérogatives en
termes d’accompagnement des aînés. Dans ce cadre, par exemple, elle partage la
responsabilité des EHPAD avec l’Etat au travers de l’Agence régionale de santé
(ARS). On en dénombre 214 sur le territoire si l’on compte quelques petites
unités.
«Pour leur redonner une certaine dynamique et plus d’autonomie, nous
aimerions pouvoir disposer d’une compétence pleine et entière sur ces
établissements», pointe Karine Pagliarulo, la viceprésidente de la collectivité en charge
des personnes âgées. Frédéric Bierry a écrit, en avril, à Emmanuel Macron pour
obtenir le droit d’expérimenter le transfert de l’habilitation de l’ARS à la
CEA qu’il préside. Pour l’heure, aucune réponse positive de l’Elysée. Une
responsabilité pleine de la collectivité réduirait pourtant le travail
administratif et permettrait ainsi aux personnels des EHPAD d’avoir « du
temps humain en plus pour les personnes âgées».
Favoriser le maintien à domicile
En parallèle de la
cogestion des EHPAD, la CEA multiplie les solutions pour permettre le maintien
des séniors à domicile tant qu’ils le souhaitent. Cette donnée est à corréler
avec la question de l’autonomie qui est devenue un véritable «enjeu de société». Et pour
cause ! Elle va se poser davantage avec le vieillissement annoncé de la
population et l’augmentation de l’espérance de vie. Pour l’heure, quelque
160 000 Alsaciens sont âgés d’au moins 75 ans et 370 000 de 65 ans ou
plus. Environ 16% des Bas-Rhinois de plus de 60 ans et un peu plus de 14% des
Haut-Rhinois de la même génération sont reconnus en perte d’autonomie, selon
une étude publiée au printemps 2019 par l’INSEE.
Action, réaction. «Il faut travailler en amont,
c’est-à-dire faire de la prévention, car mieux on se sent dans son corps, mieux
on est dans sa vie», insiste Karine Pagliarulo. Ainsi, la CEA soutient
des initiatives de télémédecine, de médecine de proximité ainsi que d’autres
relatives au sport-santé (en lien avec des associations et des caisses de
retraite). La pratique quotidienne d’une activité sportive peut améliorer
l’état de santé général et prévenir certaines maladies. Elle a, en outre, comme
bienfait pour les seniors de favoriser la mobilité et de préserver l’équilibre.
Accompagner les aidants
L’assistance de la collectivité se
traduit, également, par l’attribution d’une allocation personnalisée
d’autonomie à domicile. Adaptée au degré de dépendance, elle s’adresse aux plus
de 60 ans ayant besoin d’être soutenus pour effectuer certains actes du
quotidien ou adapter leur logement à leur perte d’autonomie. Cette allocation
peut servir, par exemple, à la location d’une salle de bains amovible produite
à Niederhaslach par la société L’Arche du bois. Adaptable à tous les intérieurs
et sécurisante, grâce à un receveur extra plat et une bonde encastrée, elle
vise à éviter les chutes.
La CEA peut, par ailleurs, accompagner
des projets de résidences autonomie, comprendre des ensembles de logements pour
seniors associés à des services collectifs. Elle le fait dès lors « dans une démarche d’habitats inclusifs »,
note Karine Pagliarulo en précisant qu’elle soutient aussi des accueils
temporaires.
Article paru dans « L'Ami Hebdo »
le 25 octobre 2021